dimanche 26 juin 2016

Représentativité

La démocratie est représentative. La population élit des délégués, au sein d’institutions – élaborées elles-mêmes par des délégués élus – qui la représentent pour une durée donnée, dans un cadre donné. La représentativité est le fondement de la démocratie.
Le référendum est une perversion de la démocratie et l’arme ultime des démagogues. Moi ou le chaos, disait le général. Ou les plébiscites de Badinguet.
Les « sondages » montrent ce que donnerait la démocratie directe des référendums : forte majorité pour la peine de mort et, récemment, pour la torture en cas de terrorisme.
Et, bien sûr, le Brexit, qui plonge une nation, une union politique continentale, dans la tourmente.
Les référendums sont des escroqueries et n’ont, en fait, rien de démocratique.
La démocratie passe nécessairement par la représentativité. Le référendum court-circuite les institutions, le droit. Ce sont les institutions et le droit qui font la démocratie.

vendredi 24 juin 2016

Brexit.
C’est la victoire de la démagogie. Les « populistes », de droite comme de gauche, sont des démagogues. J’ai toujours été étonné que les medias français aient pris Le Pen au sérieux, encore plus qu’ils aient pris sa fille au sérieux. Ou Mélanchon. On, naguère, Besancenot.
Ces soi-disant leaders caressent les pires instincts de la population dans le sens du poil pour obtenir ce qu’ils veulent : le pouvoir. Mais, en fait, simplement un peu de notoriété.
Ce sont des démagogues qui profitent de la liberté d’expression garantie par nos démocraties pour détruire nos démocraties. Revenir aux frontières et aux monnaies nationales en Europe ? En France, en Grande-Bretagne aussi, du temps de Wilson si mes souvenirs sont bons, ça signifiait faire marcher la planche à billets et une inflation à deux chiffres. C’était la même chose en Italie. Du temps de Franco et de Salazar, la pésète et l’escudo n’avaient aucune valeur et les populations vivaient dans la pauvreté et l’asservissement.
Après la disparition des dictatures de droite (Franco, Salazar, les colonels en Grèce) et de « gauche » (implosion du bloc soviétique), l’Union européenne a permis de maintenir, sauvegarder, la paix. Grâce à la négociation. C’était une entente raisonnable.
Les démagogues ne veulent pas d’entente raisonnable. Ils veulent être le chef dans leur petit pré-carré. Si j’étais vraiment méchant, je dirais qu’ils sont comme Hitler à Munich. On ne peut pas nier qu’Hitler était un démagogue. On n’a pas besoin d’expliquer comment ça s’est terminé. L’assassinat des Juifs et des dizaines de millions de morts au cours d’une guerre qui n’avait aucun sens.
Mais en fait, comme toujours, c’était une simple question de politique intérieure. L’Union Européenne n’était pas en cause. C’était une lutte pour le pouvoir au sein du parti conservateur.
Il faut voir les démagogues pour ce qu’ils sont.
Si on faisait demain un référendum sur la peine de mort, on recommencerait à exécuter, au risque de gazer, pendre, guillotiner ou empoisonner des innocents.
Dans nos pays, nos « élites » ne sont pas parfaites. Elles sont souvent arrogantes, égoïstes, lâches, autoritaires et parfois corrompues. Mais les populations auraient tort de se livrer aux démagogues et s’en mordraient très vite les doigts. Une fois au pouvoir, les démagogues qui prétendent défendre le « peuple » seront plus arrogants, plus lâches, plus autoritaires et plus corrompus.

Ce sont des démagogues. Il n’y a que leur gueule qui compte.

samedi 4 juin 2016

Tas de boue

Avec l’interdiction, sous prétexte d’écologie, d’accès à Paris pour les voitures antérieures à 1995, Anne Hidalgo chasse en fait les pauvres de la capitale. Étonnant de la part d’une socialiste. Je suppose que les millionnaires et les milliardaires possédant des Bentley, Rolls, Ferrari, Lamborghini, Morgan, Jaguar et autres véhicules de prestige des années 1980, 1970 ou antérieures bénéficieront de dérogations. Il sera nécessaire d’établir des critères permettant de distinguer les voitures de collection des tas de boue.
Ce que je n’arrive pas à croire, c’est que ce soit une socialiste qui agisse ainsi. Ne voit-elle pas qu’elle viole les principes de son engagement politique en s’attaquant aux faibles ?
J’ai toujours voté pour les socialistes parce que je les croyais fidèles aux idéaux qu’ils professaient. Ce n’était déjà pas terrible du temps de Mitterrand, encore moins terrible du temps de Jospin, qui s’est défilé quand son arrogance lui est revenue en pleine gueule, et maintenant il y a Hollande, qui semble s’enfoncer dans des sables mouvants, Hidalgo qui chasse les pauvres de la capitale et Baupin, pour qui j’ai voté, dont le discours me semblait sensé et qui se révèle être une sorte d’obsédé sexuel profitant de sa position, de sa situation, pour harceler des femmes.
C’est un bilan décourageant.

À la réflexion, les socialistes veulent éduquer la population (ils diraient : le peuple) et la droite veut exploiter la population (elle dirait : le peuple). Il n’y a pas de différence entre les deux mais au moins, face à la droite, on sait où on en est ; le rapport de force est clair. Face à des gens – les socialistes – qui nous oppriment « pour notre bien » on est totalement démunis.