Que deviendrait le capitalisme sans les
paradis fiscaux et le recyclage de l’argent dit « sale », à savoir
celui de la prostitution, de la drogue, du jeu et de je ne sais quelles autres
activités illégales, notamment le travail au noir et l’exploitation des enfants…
sans parler de l’exploitation – légale – de la main d’œuvre dans des pays où
les ouvriers gagnent cent euros par mois et n’ont pas de couverture sociale ?
Les paradis fiscaux, ces machines à laver géantes, recyclent ces montagnes de
billets imbibés de sueur et de sang, qui finissent par revenir, en partie, dans
l’économie « propre ».
C’est humain. Exploiter son prochain est admis
et personne n’a envie de se faire piquer une partie de son blé par un état qui
va le donner à des traine-savates.
À la radio et à la télévision, les talking heads sont mobilisées. Lutte
contre les paradis fiscaux, publication du patrimoine des ministres,
transparence ou voyeurisme… Et on nous avertit – ou on nous menace ? – :
surtout ne cédez pas au syndrome du « tous pourris. » Comme si on
était idiots.
Si des ministres ont des comptes dans des
paradis fiscaux, les déclareront-ils ? Pigs
might fly. Y a-t-il une autorité ayant les moyens d’enquêter sur les déclarations ?
Il ne me semble pas.
Tout ça : paradis fiscaux, déclaration de
patrimoine – qui a encore une 4L ? –, problème du « voyeurisme »,
est une opération de com destinée à noyer le poisson. Dans une semaine, ou
deux, les ouvriers d’une usine seront licenciés, un crétin aura enlevé une
petite fille ou un petit garçon, un débile aura tué une jeune fille pleine d’avenir,
la Corée du Nord aura tiré un missile sur la Corée du Sud, le PSG ne pourra
plus être rattrapé et sera le virtuel champion de France.
Le poisson se sera noyé.
Pouvoir, mensonge et hypocrisie.
Qu’y a-t-il d’autre ?
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