lundi 15 avril 2013

Millions et milliards



Que deviendrait le capitalisme sans les paradis fiscaux et le recyclage de l’argent dit « sale », à savoir celui de la prostitution, de la drogue, du jeu et de je ne sais quelles autres activités illégales, notamment le travail au noir et l’exploitation des enfants… sans parler de l’exploitation – légale – de la main d’œuvre dans des pays où les ouvriers gagnent cent euros par mois et n’ont pas de couverture sociale ? Les paradis fiscaux, ces machines à laver géantes, recyclent ces montagnes de billets imbibés de sueur et de sang, qui finissent par revenir, en partie, dans l’économie « propre ».

C’est humain. Exploiter son prochain est admis et personne n’a envie de se faire piquer une partie de son blé par un état qui va le donner à des traine-savates.

À la radio et à la télévision, les talking heads sont mobilisées. Lutte contre les paradis fiscaux, publication du patrimoine des ministres, transparence ou voyeurisme… Et on nous avertit – ou on nous menace ? – : surtout ne cédez pas au syndrome du « tous pourris. » Comme si on était idiots.

Si des ministres ont des comptes dans des paradis fiscaux, les déclareront-ils ? Pigs might fly. Y a-t-il une autorité ayant les moyens d’enquêter sur les déclarations ? Il ne me semble pas.

Tout ça : paradis fiscaux, déclaration de patrimoine – qui a encore une 4L ? –, problème du « voyeurisme », est une opération de com destinée à noyer le poisson. Dans une semaine, ou deux, les ouvriers d’une usine seront licenciés, un crétin aura enlevé une petite fille ou un petit garçon, un débile aura tué une jeune fille pleine d’avenir, la Corée du Nord aura tiré un missile sur la Corée du Sud, le PSG ne pourra plus être rattrapé et sera le virtuel champion de France.  

Le poisson se sera noyé.

Pouvoir, mensonge et hypocrisie.

Qu’y a-t-il d’autre ?

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